Présentation des préconisations du forum « Healthy Cities, healthy citizens « 

Une délégation de l’asbl a rencontré le Parlement bruxellois le 13 juillet dernier pour lui faire part des recommandations issues du Forum « Healthy Cities, Healthy Citizens » organisé en octobre 2022 à Bruxelles. 

La session de travail s’est tenue avec d’une part les députés des Commissions Développement territorial et environnement, et une délégation de For Urban Passion. Cette dernière était composée de Paul Vermeylen, Pierre Lemaire et Dirk van de Putte, à laquelle s’est joint Dominique Pestiaux (du groupe Health for Life). Ce fut l’occasion de présenter et de discuter des préconisations issues d’un an de réflexion sur le thème « Healthy Cities, Healthy Citizens », qui a été notamment au cœur du FORUM organisé par For Urban Passion. 

Dominique Pestiaux a tout d’abord présenté la notion de santé positive, promue par l’OMS et qui vise à prendre en compte les différents facteurs qui concourent au bien-être et la vie en bonne santé. Il a également relevé les inégalités sociales en matière de santé ; à Bruxelles, à titre d’exemple, elles se manifestent par la différence d’espérance de vie en bonne santé entre les quartiers populaires et centraux, et les quartiers plus périphériques et aisés. Il a également insisté sur l’importance des problématiques de santé liées à des causes environnementales modifiables et qui causent 13 millions de décès évitables chaque année dans le monde (source : The Lancet, 2022).

D. Pestiaux est Docteur en médecine, professeur honoraire de médecine générale à l’UCL. Health for Live (H4L) est un groupe de réflexion comprenant une dizaine d’experts et acteurs du système de santé, de professeurs en médecine générale, d’économistes, d’environnementalistes, d’urbanistes. Ce groupe a appuyé tout au long de l’année 2022 les travaux de For Urban Passion.

Paul Vermeylen a mis l’accent sur deux facteurs majeurs du changement des attentes et aspirations citoyennes. D’une part, la nécessité d’avoir une vision à 360 degrés pour faire face aux multiples défis qui s’accumulent (le tsunami du vieillissement, l’essor des maladies chroniques, etc.) et le lien établi avec la dégradation des facteurs environnementaux et du cadre de vie. D’autre part, l’évolution du « Cure » vers le « Care », du curatif vers le soin préventif et la promotion de la santé globale.

Dirk Van de Putte a relevé les six grand facteurs de cette santé positive, et le chemin à suivre pour faire bifurquer les modes d’action : approche axée sur la maladie v/ centrée sur la personne ; modèle médical v/ multidisciplinaire, etc. Il a notamment mis l’accent sur l’articulation nécessaire des politiques menées à différents échelons institutionnels, et prôné un plus grand dialogue.

Pierre Lemaire a présenté les stratégies menées dans différentes villes européennes innovantes : Grenoble, Barcelone, Eindhoven, Utrecht notamment.  Cette dernière mène une politique transversale sous la bannière « Healthy Urban Living for Everyone in Utrecht ». Celle-ci fédère les acteurs publics (Université, centres de recherche, réseaux de soins, centres de soutien au maintien à domicile, etc.) et privés (entreprises axées sur le bien-être, producteurs de matériel sanitaire, développeurs immobiliers, etc.) Ensemble, ils ont souscrit à divers engagements, par exemple pour la prise en compte des attentes et pour la construction durable et frugale.

Le dialogue entre députés et membres de l’association a porté notamment sur les processus à enclencher pour faire évoluer le modèle « en silos » des différents acteurs vers un dialogue (à mener par exemple par le Parlement), et le partage d’une vision commune. Celle-ci peut alors être élargie vers les autres institutions (fédérales, communautaires, communales, etc.) ainsi que vers les acteurs concernés par les multiples aspects de la santé positive. La contractualisation semble la voie à développer pour agir dans ce sens. La question de la méthode a longuement été discutée : comment faire basculer les pratiques ? Par exemple pour le maintien à domicile, le plus longtemps possible, des personnes qui entrent en dépendance (vieillissement de la population notamment). 

Les participants ont jugé très utile cette première rencontre et se sont promis de la renouveler.

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